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Conversation avec Marceline

    Dans la continuité d’un important travail au long cours sur la notion de mémoires, Dalila Boitaud-Mazaudier rencontre Marceline Loridan-Ivens, autrice et survivante de la Shoah. Elles se voient souvent, dans l’appartement de Marceline, elles parlent de son histoire, de l’actualité, de la transmission, de l’enseignement, de l’antisémitisme.
    Elles parlent des récits des témoins, échangent des ouvrages en ce sens.
    Elles partagent souvent un verre de bon vin.

    Dalila Boitaud-Mazaudier enregistre ces échanges (presque) chaque fois.
    Lorsque Marceline meurt en 2018, Dalila voudrait que ces conversations se poursuivent, car bien sûr tout n’a pas été dit.

    Elle mesure également le trésor collecté pendant toutes ces heures secrètes et décide alors de partager ce précieux récit tout autant intime qu’universel.
    Comme ces instants étaient simples et profonds, le théâtre doit trouver cette résonnance-là, et inviter l’écoutant dans cette suspension-là.

    Une table, deux chaises et un seul verre de vin.
    Une bougie pour la poussière d’étoile et des livres pour nos mémoires meurtries.
    Dalila Boitaud-Mazaudier raconte ces rencontres, une enceinte posée sur la chaise nous offre la voix de Marceline, et à travers elle, nous traversons ses émotions, nous allons à l’essentiel de ce témoignage.
    Contre l’oubli.

    Marceline Loridan Ivens est partie le 18 septembre 2018.
    Elle avait 90 ans.
    Dix jours avant exactement, j’étais chez elle dans son appartement de la rue des Saint Pères à Paris.
    C’était donc notre dernière conversation et, naïvement peut-être, je ne l’ai pas imaginé une seconde.
    Marceline était là, avec son rire unique et ses cheveux rouges, avec ses mots indispensables et ses mains tremblantes.
    Nous avons bu un verre de vin blanc comme d’habitude, et comme d’habitude elle m’a raccompagnée sur le pas de la porte avec sa démarche chancelante et ces mots :

    « A bientôt, si vous avez besoin de moi pour quoi que ce soit, je serai là. »

    Marceline Loridan Ivens, 8 septembre 2018

    Voilà.
    Lorsque j’ai appris sa disparition à la radio, je me suis dit immédiatement : il nous faut poursuivre notre conversation pour penser le monde, le passé et l’avenir.
    Et inscrire au présent ces conversations avec Marceline.

    Dalila Boitaud-Mazaudier

    Marceline Loridan-Ivens, Dalila Boitaud-Mazaudier et Emmanuel Rugema

    Un spectacle éligible Pass Culture

    spectacle éligible Pass culture

    Durée 55 minutes / Tout public


    Une tentative de Dalila Boitaud Mazaudier avec Marceline Loridan-Ivens.

    La bande-annonce

    Ceci n’est sans doute pas un spectacle, mais quelque chose comme une interpellation.
    Une table, deux chaises, un verre de vin et quelques livres essentiels.
    Deux voix pour une mémoire en marche.


    Dalila Boitaud-Mazaudier interviewée par Khia pour Radio Uz, 47e HESTEJADA de las ARTS, août 2024

    Distribution

    Interprétation, Dalila Boitaud-Mazaudier
    Technique, Vincent Mazaudier

    Production

    Producteur
    Compagnie Uz et Coutumes

    Aide à la ditusion
    OARA (Otice Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine)

    Contact

    Dalila Boitaud-Mazaudier 
    dalila.boitaud@gmail.com 
    Tél. 06.22.51.09.16

    Représentations

    07Avr2025

    Conversation avec Marceline à Bègles (33)

    Dans le cadre des commémorations du génocide des tutsi organisées par l'association CAURI

    En savoir plus...

    22Nov2024

    Conversation avec Marceline à Bordeaux Montaigne

    Représentation dans le cadre de la semaine "intervention sociale non-violente" à l'IUT de Bordeaux Montaigne

    De 10:30 à 11:30

    à IUT Bordeaux Montaigne

    En savoir plus...

    17 - 24Août2024

    47e Hestejada de las Arts, Uzeste (33)

    Dalila Boitaud-Mazaudier interpellera le public uzestois avec Conversation avec Marceline les 23 et 24 août. Nous rendrons également hommage à Joël Boudé à Kestion d'Ethique

    à Uzeste

    En savoir plus...

    26Jan2024

    Conversation avec Marceline

    A l'occasion de la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité.
    Au collège de Langon, des enseignants de lettres, d’histoire, de langues conjuguent leurs efforts pour accompagner leurs élèves dans un vaste parcours mémoriel sur les génocides du vingtième siècle. Essentiellement l’extermination des juifs d’Europe pendant la seconde guerre mondiale et le génocide perpétré contre les tutsi du Rwanda en 1994.
    Il s’agit d’un projet inter disciplinaire, au long cours, ambitieux et tellement nécessaire. La compagnie Uz et Coutumes a accepté de s’y impliquer, d’être présente et de contribuer, humblement, par le théâtre à nos travaux de mémoires. À ces paroles essentielles, à cette transmission vers les jeunes adultes qu’il convient d’instruire sur les chemins de la connaissance de notre Histoire. Il y aura plusieurs volets, représentations, rencontres, ateliers. Et cela commence avec une représentation inédite de Conversation avec Marceline.

    De 15:15

    En savoir plus...

    • 25 janvier 2019 : Ce travail s’est enrichi d’une rencontre avec des lycéens au Musée d’Aquitaine à Bordeaux à l’occasion de la journée de commémoration européenne des génocides.
    • 04 mars 2019 : Représentation à Coutances (50) dans le cadre de la Semaine Internationale de la Mémoire
    • 21 et 22 août 2019 : Représentations à Uzeste dans le cadre de l’Hestejade de las Arts.
    • 26 septembre 2019 : : Représentation au Mémorial de la Shoah à Paris

    Crédits photos Bertrand Gaudillère, Cécile Marical, Katie Palluault

    Conversation

    Dalila Boitaud-Mazaudier — Est-ce que vous vous êtes dit justement puisqu’on en est là de la conversation mais, pardonnez-moi d’avance si ma question est ridicule…

    Marceline Loridan-Ivens — Non non non il n’y a pas de question ridicule.

    Dalila Boitaud-Mazaudier — Mais j’ai rencontré des Rwandais qui m’ont dit ça, est ce que vous vous êtes dit à un moment donné qu’une des raisons de votre survivance était le fait d’être témoin ?

    Marceline Loridan-Ivens — Non.
    Là-bas ?

    Dalila Boitaud-Mazaudier — Non après, je ne sais pas à quel moment mais dans tout ce travail
    de reconstruction si on peut dire, est-ce que à un moment vous vous êtes, ça vous a effleuré l’esprit de vous dire, je ne suis pas mort alors je vais raconter ce qui s’est passé ?
    C’est pas comme une mission, je suis pas religieuse du tout mais…

    Marceline Loridan-Ivens — C’était ce que nous disaient ceux qui allaient mourir.
    C’est pas forcément ce qu’on a fait tout de suite.

    Dalila Boitaud-Mazaudier — Ceux qui allaient mourir pendant ? Dans les camps ?

    Marceline Loridan-Ivens — Oui.

    Dalila Boitaud-Mazaudier — D’accord.

    Marceline Loridan-Ivens — Il faut que tu racontes, il faut pas oublier.