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En langueS françaiseS #1

    Le nouveau chemin de la Compagnie Uz et coutumes.
    2020/2023.

    Trois mois de résidence à la Cité Internationale des Arts, octobre, novembre, décembre 2020.
    A Paris.
    Trois mois dans une ville amputée de ses errances, de ses relations, de ses paysages nocturnes et de ses incéssances.
    Trois mois pour écrire, esquisser, rencontrer et traverser le monde de la plus belle façon qu’il soit : en ouvrant la porte à l’inconnu, à l’autre, aux langages, aux musiques.

    At Desk @Maïa Ricaud
    Dalila Boitaud Mazaudier @Maïa Ricaud AT Desk Novembre 2021

    Je le dis – Je l’écris – simplement
    Nous sommes (je suis) fatigués par tout ce qui nous arrive, nous n’avons plus (je n’ai plus) les mots pour expliquer, exprimer, formuler ce qui nous tombent les bras, nous scient les branches, nous coupent les souffles.
    Nous sommes (je suis) toujours debout mais nous n’avons plus d’abris.
    Par contre il nous inonde des mots nouveaux qui se font nôtres, des appellations, des protocoles, des formulations qui jonchent nos espaces publics privés / publics intimes / publics secrets
    jusqu’à nous faire croire que nous y croyons, que nous sommes tels que l’on nous demande d’ÊTRE, et non tel qu’il nous appartient de DEVENIR.

    Alors CONTRE tout AVEC tout
    J‘ai décuplé les espaces dans les langues, j’ai pris de l’encre, du pollen, de petites choses indispensables, des incertitudes.
    Tout a brûlé comme une fête interdite.
    Tout brûlera demain si nous aiguisons nos outils à la hauteur des mirages que nous pouvons déjouer.
    Si nous pouvons (en) JOUER.

    En fait tout est dans la composition entre rires et drames.
    Investir les MÉMOIRES, penser / composer les PRÉSENTS, avoir envie de plus loin, de plus vaste, et se cogner inexorablement contre les minutes d’un quotidien qui
    nous asservit
    nous réduit au silence
    nous pactise avec l’attente.

    Pour retrouver la SAVEUR des mots, des instants, les nœuds de désir qui nous constituent,  le GOÛT de nos métiers, c’est à dire de nos gestes.

    Je le dis – Je l’écris – Avec (tout) le mélange des choses
    J’ai rencontré des langues du monde en toutes gourmandises
    J’ai rencontré des auteurs, des artistes, des humains décuplés par leurs transversalités, leurs voyages dans un monde entre frontières des passés et architecture des présents.
    J’ai rencontré une histoire du monde, une écriture des savoirs et des expériences.
    Une façon de dire les langues françaises avec fierté, avec engagement, avec tenacité et même persévérance. Voici les mots dont manquons, voici les exclamations que nous pouvons être.

    Bouches des goûts
    Bouches des goûts @Maïa Ricaud

    Durant ces trois mois, un nouvel opus/processus s’est écrit devant moi, lettres après lettres, pour éplucher / épeler / effeuiller et prendre en bout de doigts de terribles envies de fouillis, de démangeaisons poétiques ET de ces cailloux-là, qui, coincés dans nos gorges deviennent nos façons de dire avec l’ampleur vertige ces territoires de la PAROLE.  

    Alors bien sûr, bien entendu, bien dit et tout le flot de nos lapalissades et de nos évidences, je vais continuer à chercher et secouer l’univers CAR

    « Tous, humains, nous ne possédons aucun nid mais bien un chant qui nous abrite. Nous l’appelons une langue mais c’est moins qu’une langue si ce n’est pas une fleur ; c’est presque un pont, ce n’est pas tout à fait un chemin, c’est un mi-chemin.
    C’est cette zone du monde à mi-chemin entre la langue reçue des lèvres de notre mère et le cri qui s’est poussé en nous au tout premier moment, sans la moindre acquisition, sans que nous en soyons instruits. »

    Pascal Quignard

    Je voudrais remercier ici celles et ceux qui m’ont accueillie avec tant de bienveillance
    François Tiger, Bénédicte Alliot, Vincent Gonzalvez.
    Et toute l’équipe de la Cité Internationale des Arts

    Cartographie des relations
    Cartographie des relations @Maïa Ricaud

    Celles et ceux qui m’ont fait partir au loin  
    Au Liban / Valérie Cachard, Nathalie Harb, Nasri Sayegh, Yara Bou Nassar
    A Haïti / Jean d’Amérique, Nehémi
    En Algérie / Leïla Aoudj, Djamel Kerkar
    Au Bénin / Sedjro Giovanni Houansou
    En Côte d’Ivoire / Yaya Diomandé
    En Martinique / Françoise Dô
    Au Rwanda / Dorcy Rugamba, Joël Karekezi
    En Occitanie / Isabelle Loubère

    Et merci aussi à toutes les écoutes attentives pour les suites (éventuelles) de ce processus
    Julie Peghini, Myriam Suchet, Joël Brouch, Stéphane Jouan, Hassane Kassi Kouyaté, Béatrice Castaner, Rémi Philton, Alban Corbier Labasse, Frédéric Moreau Sevin, Quentin Carrissimo, Annick Lederle, Ivan Kabakoff,  Jean-Marie Songy, Diane Camus, Sophie Duluc, François Mary, Katie Palluault, Cécile Marical, Adrien Maufay, Vincent Mazaudier.

    Et mes trois premières « invitées à en découdre » : Caroline Melon, Maïa Ricaud, Marie-Leïla Sekri. 

    A toi, Lounès parce que tu détiens comme chacun des enfants du globe, entre autres clés, celles d’un CHAOS OPÉRA qui n’est pas une utopie mais LA poétique de la relation qui nous élève.