Pour nous aujourd’hui, c’est la fin de la saison pour Tout dépend du nombre de vaches.
Elle fut belle et emplie de retrouvailles, de rencontres, marquée de cette tenace envie que cela continue. Encore et encore.
Parce que transmettre l’humanité tant et tant meurtrie n’a pas de fin.
Comme le dit notre ami Boubacar Boris Diop : « La mémoire d’un génocide est une mémoire paradoxale : plus le temps passe et moins on oublie ».
Ainsi nous continuons à nous souvenir, avec vous, entre nous.
Car nous sommes comme autant de « documents de culture contre la barbarie ».
Les villes de Cognac, Chalons en Champagne, Langon, Saint Jean d’Illac, Uzeste, Aurillac et Paris nous ont ouverts leurs bras et leurs doux espaces du verbe.
Nous avons déployé les mots, les musiques et les images depuis nos malles ancrées dans la mémoire.
Notons qu’il fut tout à fait agréable de jouer à Uzeste, notre village, pour nos voisins, nos enfants de l’école communale, celles et ceux que l’on croise au quotidien et avec qui c’est désormais une autre rencontre.
Merci à Uzeste Musical et à la municipalité d’Uzeste d’avoir permis cela.
Gardons aussi au plus près de nos fortes émotions, les représentations à Paris.
Accueillir les gens en ce dimanche ensoleillé dans l’enceinte du Mémorial de la Shoah est un moment gravé dans nos souvenirs, parmi les plus intenses.
Merci au Mémorial de la Shoah, à la Cité Internationale des Arts et à nos amis d’Ibuka France pour avoir donné corps à ces instants rares et précieux.
Et bien sûr merci à L’OARA pour tous ces rendez-vous rendus possibles par ce fidèle accompagnement.
Grâce au travail des équipes et au courage des enseignants plus de 1000 enfants ont assisté à des représentations dans le cadre scolaire. Cela a à nos yeux une valeur inestimable.
« J’ai marché, j’ai vu, et j’ai subi tant de choses alors que je n’étais qu’une petite enfant. Cette souffrance, je la raconterai à mes enfants, à mes petits enfants et même à mes arrière-petits-enfants si je suis encore en vie. Si je meurs, ils liront ce que j’ai écrit. »
Extrait choisi. Hélène Dumas “Sans ciel ni terre”.
Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006), Ed. La Découverte.