Dalila Boitaud-Mazaudier est née en 1978 à Paris.
Elle débute son parcours artistique à Uzeste en 1999 aux côtés de l’artiste inclassable Bernard Lubat, avec qui elle collabore pendant quinze ans. Une véritable écoleartistique et politique où elle joue aux côtés d’André Benedetto, Edouard Glissant, André Minvielle, Louis Sclavis et bien d’autres, et rencontre également George Didi Huberman, Francis Marmande, Régine Chopinot,HélèneCixous,MoniqueChemillier Gendreau…
En 2000 elle suit la formation du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) sous la direction de Michel Ducom et devient animatrice d’ateliers d’écriture. Elle intervient à ce titre dans de nombreux établissements et face à des publics très variés.
Elle est auteure et metteur en scène pour la Compagnie Uz et Coutumes, basée à Uzeste en Sud Gironde depuis près de vingt ans. La compagnie, reconnue par les institutions régionales, nationales et internationales signe en 2023 sa quatorzième création pour l’espace public, avec toujours la volonté de défendre un théâtre politique, enclin aux questionnements de société, un théâtre intranquille et bouleversé, une sur réalité politique.
En 2013, elle reçoit la bourse « Auteurs d’espaces publics » de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) pour sa pièce de théâtre HAGATI YACU / ENTRE NOUS, un poème urbain de la guerre du soleil et la mélancolie, en mémoire des tutsi du Rwanda. Ce spectacle qui adapte en partie le célèbre roman de Boubacar Boris Diop « Murambi, le livre des ossements » est représenté dans de nombreuses villes en France, au Bénin et au Rwanda.
En 2014, elle participe au Kwibuka 20 (les vingtièmes commémorations du génocide) à l’invitation du gouvernement rwandais, et met en scène avec des artistes rwandais le Café Littéraire qui inaugure ces trois mois de commémorations. Elle co-anime des conférences à Kigali et à Butare avec Boubacar Boris Diop et Koulsy Lamko sur le thème de « Arts, engagements, scènes de résistances et de vérités ».
En 2015, elle est membre de la pépinière à projets à Marrakech pilotée par la Commission Internationale de Théâtre Francophone (CITF) et représente la France parmi les pays de l’espace francophone.
Dalila Boitaud Mazaudier collabore au Rwanda avec Ishyo Arts Center (dirigé par Carole Karemera), le Ministère de la culture, la commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), l’Institut Français, l’Université du Rwanda et l’association Ibuka pour le dévellopement d’un projet à long termes intitulé : « Arts Mémoire et espaces publics ». À ce titre, elle collabore avec de nombreuses universités (Bordeaux, Saint Denis, Nanterre, Dijon, La roche sur Yon) et apporte sa contribution artistique sur la notion de transmission des mémoires post génocide.
En 2016 elle met en scène « SOUK, une autre histoire du Maghreb », théâtre d’étalage dans les bruits de la ville, en hommage à la littérature d’Afrique du Nord.
Cette pièce qui se joue sur un étal de marché pendant la durée de celui-ci a été jouée une cinquantaine de fois depuis sa création, elle est encore en tournée.
Elle écrit en 2017 ÉJO N’ÉJO BUNDI / HIER AUJOURD’HUI DEMAIN ET APRÈS DEMAIN, en résidence à la Chartreuse à Villeneuve Lès Avignon . Ce projet co élaboré avec le Ishyo Arts Center de Kigali a vu le jour en 2018, a été représenté une trentaine de fois en France et au
Rwanda en novembre 2019.
Cette pièce a obtenu le soutien de la Fondation du Mémorial de la Shoah.
Les deux pièces de théâtre sur le génocide des tutsi ont obtenu le soutien en production et diffusion de la CITF.
En 2019, elle crée « CONVERSATIONS AVEC MARCELINE », à la suite du décès de Marceline Loridan Ivens avec qui elle collaboredepuis deux ans dans le cadre de son programme de recherches sur les génocides du vingtième siècle accompagné par le Mémorial de la Shoah à Paris. La pièce est toujours en tournée.
En 2019, elle écrit TOUT DÉPEND DU NOMBRE DE VACHES, troisième opus théâtral en mémoire des tutsi du Rwanda. A destination du jeune public cette fois-ci. Elle obtient pour cela deux bourses d’écriture : Écriture en campagne / Latitude 50 en Belgique et Écrire pour la Rue (SACD/ DGCA) en France.
Créé en septembre 2020, plus de 80 représentations ont été jouées à ce jour. Il tourne toujours.
Dalila Boitaud Mazaudier a été membre du collège des Arts de la rue pour la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA) en 2015, 2016 et 2017.
Elle est membre du jury « Écrire pour la rue » (SACD / DGCA) en 2020.
Par ailleurs elle a publié CONJUGUER CONJURER / Geste théâtral dans les sillons de la mémoire / 10 ans de travaux artistiques entre la France et le Rwanda, un ouvrage co-écrit avec Cécile Marical autour de la question « Lieux de mémoires réels et symboliques : les sites mémoriels au Rwanda et l’art théâtral comme dialogue des mémoires » en 2022
Dalila Boitaud est lauréate du programme TRAMES de la Cité Internationale des Arts à Paris en 2021. Elle écrit alors le nouvel opus de la compagnie Uz et Coutumes EN LANGUES FRANÇAISES, sortie prévue en juin 2023.
En 2022, elle est lauréate du programme MONDES NOUVEAUX, initié par le Ministère de la culture.
En 2023, elle participe à la résidence PARCOURS, sous l’égide des pôles de la francophonie, et réside actuellement à la Cité Internationale des Arts à Paris.