Trente années ont passé depuis le génocide perpétré contre les Tutsis.
Trente années qu’est-ce que cela signifie ?
C’était hier ? c’était long ?
Est-ce que nous avons oublié ? Est-ce que nous nous souvenons seuls, ensemble, chaque jour et à certaines dates qui nous rappellent les moments atroces de ces trois mois inhumains ?
Mata Gicurasi Kamena (avril mai juin) 1994
« La mémoire d’un génocide est une mémoire paradoxale. Plus le temps passe et moins on oublie. »
Boubacar Boris Diop
Trente années. Kwibuka (Souviens-toi)
En 2024, le monde entier devrait soutenir les survivants du génocide perpétré contre les Tutsis. Le monde entier devrait également honorer la mémoire de celles et ceux qui ont succombé à l’élimination systématique de chaque tutsi. Hommes, femmes et enfants.
Un million de morts en trois mois.
Le monde entier. Et notre pays, la France : comment les dirigeants et hommes politiques vont honorer cette mémoire en 2024.
Est-ce qu’ils auront enfin le courage et la décence de dire les vérités sur l’implication de certains hommes politiques de l’époque, avant, pendant et après le génocide ?
Et ainsi, nous permettre, à nous, citoyens français, de pouvoir dire simplement « Je suis désolé », sans avoir honte de vivre dans un pays aveugle et sourd.
En 2024, dans plusieurs villes de France, des commémorations en hommage aux victimes auront lieu.
La compagnie Uz et coutumes sera aux rendez-vous, pour contribuer en toute humilité au travail de mémoire.
Dalila Boitaud-Mazaudier
Photo : Installation d’une catastrophe
Crédits photo : Cécile Marical / Cie Uz et Coutumes